Nous avons poursuivi la grossesse malgré le cancer

En 2017, Catherine et son conjoint ont vécu un cauchemar : alors enceinte de son deuxième enfant, on lui annonce un cancer de l’ovaire.

Ils nous racontent aujourd’hui, chacun à leur manière, comment ils sont passés à travers l’épreuve. Deux témoignages touchants qui finissent bien!

Catherine Jolicoeur,
Sherbrooke

Tout a commencé en septembre 2016.

J’ai appris une fausse couche lors d’une échographie, qui a du même coup révélé une masse sur mon ovaire gauche. À ma grande surprise, je suis retombée enceinte tout de suite après ma fausse couche. Or, la masse continuait de grossir. Avec mon médecin, nous avons donc pris la décision de la retirer, malgré la grossesse.

J’ai été opérée une première fois le 18 janvier 2017, alors enceinte de 13 semaines. L’opération s’est bien déroulée. Petit bébé se portait à merveille. On a même su son sexe lors d’une échographie de suivi post-opératoire. J’attendais un petit garçon pour notre plus grand bonheur, à moi, mon conjoint et celui de sa grande sœur de 4 ans. Restait à recevoir les résultats d’analyse de la masse mais mon médecin était très confiant qu’elle serait bénigne.

C’est le 22 février 2017 que j’ai reçu l’appel qui a fait basculer ma vie. Mon médecin m’a alors annoncé que la masse était cancéreuse, et m’a donné rendez-vous à Montréal, en urgence, pour le lendemain matin.

J’ai passé la journée du lendemain à rencontrer plusieurs spécialistes. La tumeur était très agressive et d’une rareté sans borne. Les médecins ne savaient pas comment réagir face à ça. D’habitude, dans les cas de cancer de l’ovaire, l’utérus et les ovaires sont retirés, puis s’en suit la chimiothérapie. Sauf que là, ce n’était pas possible puisque j’avais mon petit bébé dans mon ventre.

Avec l’appui de l’équipe médicale, mon conjoint et moi avons décidé de poursuivre ma grossesse tout en surveillant de très près le cancer.

J’ai cependant subi une seconde intervention chirurgicale à 23 semaines de grossesse afin de s’assurer qu’il ne restait plus de cellules cancéreuses. Ensuite, j’ai eu la chance de mener ma grossesse à terme. J’ai même pu accoucher dans ma région d’un petit garçon en pleine santé, qui, aujourd’hui, a 10 mois.


Conjoint de Catherine Jolicoeur,
Sherbrooke

Lorsque j’ai appris le diagnostic de cancer de ma blonde, Catherine, j’ai paniqué. Je me demandais ce qui allait se passer et pourquoi ça nous arrivait à nous. Pourquoi à ce moment-là, alors que nous attendions un heureux événement.

En plus, les médecins ne savaient pas comment réagir et quel protocole appliquer, étant donné la rareté de la tumeur et sa situation particulière puisqu’elle était enceinte de notre deuxième enfant. Normalement dans les cas de cancer de l’ovaire, on préconise l’ablation de l’utérus et des ovaires, pour ensuite commencer les traitements de chimiothérapie illico. Mais dans son cas, ce n’était pas envisageable. Pas pour nous.

Ensemble, nous avons pris la décision de continuer la grossesse et, bien sûr, avec l’appui de l’équipe médicale.

Ma blonde a subi deux chirurgies pendant cette grossesse. La première à 13 semaines pour retirer la masse à l’ovaire qu’on ne savait pas encore cancéreuse. La seconde à 23 semaines pour s’assurer qu’il ne restait pas de cellules cancéreuses.

Elle était forte. Et moi je me sentais tellement impuissant face à ce qu’elle vivait. Impuissant de ne pas avoir de contrôle sur la situation. Et de perdre son aide précieuse à la maison avec les enfants.

Mais je l’ai accompagnée, comme j’ai pu, tout au long de cette épreuve.

J’étais à ses côtés à chacun de ses rendez-vous à l’extérieur de la ville. Je l’ai aidée durant sa convalescence. Je l’ai supportée moralement en restant confiant et optimiste, malgré ma colère, malgré ma peur. J’étais tellement fâché de la situation. Et paniqué à l’idée de pouvoir perdre mon amoureuse et la mère de mes enfants. Mais j’étais là, avec elle, autant que possible.

C’est pourquoi j’ai accepté de participer à ce témoignage et cette séance photo dans le cadre du Programme à Félix. Pour Catherine, c’était important de passer le message que le cancer peut frapper vraiment n’importe où et n’importe quand, mais que malgré l’épreuve et les événements vécus, nous sommes toujours une famille unie et heureuse.

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