Plusieurs éléments influencent notre façon de vivre l’intimité et la sexualité : le corps, bien sûr, mais aussi les connaissances, les émotions, l’estime de soi, notre niveau d’énergie, etc. Pas étonnant que la vie sexuelle puisse être affectée en présence de cancer.

Les répercussions possibles du cancer et de son traitement sont nombreuses : vous pourriez par exemple avoir de la difficulté à atteindre l’orgasme, vivre un changement dans le désir ou l’excitation sexuelle, ressentir de la douleur ou un inconfort pendant une activité sexuelle. En cas de traitement hormonal ou lorsqu’on doit enlever les ovaires, certaines jeunes femmes vivent des symptômes de ménopause. Les jeunes hommes pourront avoir de la difficulté à maintenir une érection, un problème d’éjaculation ou d’orgasme.

Il est important d’être conscient que le cancer et les traitements entraînent toutes sortes de perturbations physiques, mais aussi psychologiques. Quand le corps souffre et qu’il a du mal à se reconnaître, il est inévitable que l’esprit en soit affecté. Les élans amoureux peuvent être freinés. Ce que l’on faisait d’instinct et aisément est tout à coup chamboulé. Les réactions ne sont plus les mêmes et ne semblent pas guidées par les mêmes émotions. Il peut être troublant de le constater, mais ce n’est pas insurmontable, surtout si la communication fait partie des valeurs que vous partagez dans votre couple.

Les jeunes adultes atteints d’un cancer, parfois déjà en couple, sont confrontés à une tout autre vision de leur avenir, même immédiat. La relation amoureuse s’en trouve parfois fragilisée et mise à l’épreuve.

La plupart des personnes qui ressentent des effets retrouvent une vie sexuelle satisfaisante après un certain temps. Si les problèmes persistent, consultez votre équipe de soins, même si le sujet est parfois difficile à aborder. Il y a toujours moyen d’améliorer les choses. Très souvent, les professionnels de la santé n’abordent pas le sujet de la sexualité si vous n’en parlez pas.

Questions-réponses pour vous aider à vous y retrouver :

J’aimerais parler à mon médecin ou à un autre professionnel de ma sexualité, mais je ne sais pas quelles questions je pourrais lui poser. Pouvez-vous m’aider?

Vos questions peuvent être d’ordre général, comme de connaître les effets que votre traitement pourrait avoir sur votre vie sexuelle. Elles peuvent aussi concerner une inquiétude particulière. Les questions-réponses qui se trouvent dans ce dossier pourraient vous aider à formuler vos propres questions.

Nous vous conseillons fortement de vous informer sur la préservation de votre fertilité si vous envisagez d’avoir des enfants et que cet aspect n’a pas été abordé par votre médecin. Voir à ce sujet notre rubrique sur la fertilité.

Posez toutes vos questions même si vous n’êtes pas à l’aise. Soyez franc. Il n’y a pas de question idiote. Dites-vous que vous n’êtes pas le premier à vivre cette situation. Il n’y a pas non plus de moment déterminé pour demander conseil. Vous pouvez choisir d’en parler avant le début des traitements, en cours de traitements ou encore après votre période de traitements. Apporter la liste de vos questions lors de votre rendez-vous peut être utile pour ne rien oublier.

Il arrive souvent qu’un adolescent ou un jeune adulte soit accompagné par un parent. Vous pouvez demander que votre parent se retire pendant quelques instants si vous vous sentez plus à l’aise d’en parler sans sa présence.

Appelez la Ligne Info-cancer au 1 800 363-0063 pour parler avec une infirmière de la Fondation québécoise du cancer. Elle pourra vous offrir des conseils et vous aider à préparer vos questions. Après l’évaluation de vos besoins, elle pourra également vous référer vers un service de consultation gratuite auprès de notre sexologue.

Pour en savoir plus :

Sexualité, intimité et cancer, Société canadienne du cancer,  2018.

À quel professionnel puis-je m’adresser pour parler de ma sexualité?

  • Votre oncologue. Il pourra vous diriger vers un autre spécialiste au besoin.
  • Une infirmière de votre équipe de soins (votre infirmière-pivot si vous en avez une).
  • Un psychologue ou psycho-oncologue. Il pourra vous aider à retrouver votre équilibre et vous aidera à gérer les difficultés. Plusieurs hôpitaux offrent les services de ce professionnel. Les infirmières de la Fondation québécoise du cancer peuvent aussi vous référer vers un service gratuit de consultation auprès d’une de ses psychologues, après évaluation de vos besoins.
  • Un sexologue. Ce spécialiste pourra travailler avec vous et éventuellement votre partenaire pour vous aider à vous adapter. Plusieurs hôpitaux offrent les services de ce professionnel. Les infirmières de la Fondation québécoise du cancer peuvent aussi vous référer vers un service gratuit de consultation auprès de sa sexologue, après évaluation de vos besoins.
  • Un médecin spécialiste de la fertilité si vous envisagez avoir des enfants.
  • D’autres spécialistes pourraient également vous aider. Votre équipe de soins vous en fera part.

Appellez la Ligne Info-cancer au 1 800 363-0063 pour en parler avec une infirmière de la Fondation québécoise du cancer. Elle pourra vous offrir des conseils, vous diriger vers l’intervenant qui convient (sexologue, psychologue, etc.) ou vous aider à préparer vos questions.

Comment parler de mon diagnostic avec mon partenaire sexuel?

Surtout, soyez honnête. Commencez par réfléchir à ce que vous voudriez dire. Mettre par écrit ce qu’on veut exprimer aide souvent à se préparer. Le cancer a des impacts qui peuvent parfois amener un manque d’assurance ou un inconfort. Dites vraiment ce que vous ressentez. Si vous n’êtes pas prêt à en discuter pour l’instant, demandez à votre partenaire qu’il vous laisse un peu de temps. Il est important de vous respecter. Toutefois, n’oubliez pas que s’il partage votre vie, il est lui aussi affecté par la situation.

Si vous n’arrivez pas à trouver les mots pour parler de votre diagnostic, un intervenant professionnel (travailleur social, psychologue, sexologue) pourrait vous aider. Appelez la Ligne Info-cancer au 1 800 363-0063 pour en parler avec une des infirmières de la Fondation québécoise du cancer. Elle pourra vous offrir des conseils ou vous diriger vers l’intervenant qui convient, notamment notre sexologue à la suite de l’évaluation de vos besoins.

Est-ce important de parler de ma vie sexuelle avec mon partenaire?

La sexualité repose sur le vécu de chacun des partenaires du couple. Il est donc très important de discuter avec votre partenaire de vos préoccupations, de vos craintes, difficultés ou appréhensions concernant votre sexualité. Vous éviterez ainsi de créer un gêne qui pourrait nuire à votre complicité.

  • Du côté de la personne atteinte d’un cancer : en faisant part à votre partenaire de votre situation physique et de votre état d’esprit, il pourra mieux vous rassurer et vous aider à dédramatiser la situation. D’autant plus qu’il s’agit très souvent d’une situation temporaire.
  • Du côté de la conjointe ou du conjoint : vous pouvez aussi prendre les devants si vous sentez un malaise quand s’installent des moments d’intimité. Vous pouvez rappeler à votre partenaire qui vit avec le cancer qu’elle ou qu’il n’est pas moins désirable et que, par respect pour elle ou pour lui, vous comprenez et acceptez que l’intimité se manifeste autrement.

Est-ce que je pourrai avoir des rapports sexuels pendant mon traitement ou immédiatement après une chirurgie?

Oui, dans la majorité des cas. Toutefois, il existe des exceptions. Par exemple, si vous avez subi une chirurgie au niveau des organes génitaux, un délai est conseillé. Notez que certains traitements comme la radiothérapie au bassin peuvent entraîner un inconfort ou de la douleur chez la femme. Chez l’homme, elle peut rendre l’érection plus difficile. Le mieux est d’en parler à votre médecin.

Est-ce que l’activité sexuelle peut aggraver mon cancer ou favoriser une récidive?

Non. Les rapports sexuels n’ont pas d’influence sur l’évolution ou la réapparition de votre cancer. Si cela vous inquiète, parlez-en à votre médecin.

Est-ce que je pourrais transmettre mon cancer lors d’une activité sexuelle?

Non. Le cancer n’est pas une maladie contagieuse. Cependant, il est préférable d’utiliser un condom pendant une chimiothérapie et durant les quelques jours qui suivent. Cela permet d’éviter que les médicaments que vous prenez soient transmis à votre partenaire par les sécrétions vaginales ou le sperme. Parlez-en à votre médecin.

Pour en savoir plus :

Précautions à prendre à la maison durant la chimiothérapie, CHUM, 2016.

Est-ce que c’est normal d’avoir moins d’intérêt pour les relations sexuelles quand on est en traitement?

Chaque personne est différente, mais il est fréquent de ressentir moins de désir sexuel quand on est en traitement. Il est important de ne pas vous culpabiliser. Plusieurs facteurs peuvent être reliés à cette baisse d’intérêt :

  • Des facteurs psychologiques : si vous vous sentez très anxieux, que vous vivez beaucoup de colère ou de tristesse ou si vous devez vous adapter à une nouvelle image corporelle, pas facile de se sentir en pleine forme côté libido!
  • Des facteurs physiques comme la fatigue ou de la douleur lors des relations sexuelles.
  • Des changements hormonaux, en particulier si vous suivez un traitement comme l’hormonothérapie ou que vous avez dû subir l’ablation d’un organe qui produit des hormones (testicules, ovaires).
  • La prise de certains médicaments.

Si vous avez un partenaire sexuel, parlez-en ensemble. Vous pourrez probablement trouver des solutions et une façon adaptée de vivre votre sexualité.

La plupart des personnes vivent un retour à la normale après la fin du traitement. Quelle que soit votre situation, n’hésitez pas à consulter.

Pour en savoir plus :

Ta sexualité, Go AJA, consulté le 10 avril 2019.

Sexualité et fertilité, Cancer testiculaire Canada, consulté le 10 avril 2019.

On n’est jamais trop jeune: information et soutien psychosocial pour les jeunes femmes atteintes d’un cancer du sein, Réseau canadien du cancer du sein, 60 pages (page 33).

Je dois maintenant vivre avec une stomie. Est-ce que je pourrai avoir une vie sexuelle satisfaisante?

Oui, absolument. Par contre, qu’elle soit temporaire ou permanente, une stomie demande une période d’adaptation. Elle apporte un grand changement dans votre vie et celle de votre partenaire. Il ne faut pas essayer de faire comme si elle n’existait pas.

Habituellement, une stomie n’affecte pas physiquement vos capacités sexuelles. Cette intervention peut cependant bouleverser pendant quelque temps votre image corporelle et votre confiance en vous. Cela pourrait affecter votre vie sexuelle. Donnez-vous du temps. Discutez-en avec votre partenaire, soyez franc, parlez de vos appréhensions.

Si vous n’arrivez pas à retrouver une vie sexuelle satisfaisante, vous pouvez discuter de vos inquiétudes avec votre médecin, votre infirmière ou votre stomothérapeute (spécialiste de la stomie). Vous trouverez auprès d’eux de bons conseils. Au besoin ils vous dirigeront vers d’autres spécialistes.

Pour des conseils pratiques sur l’activité sexuelle lorsque vous vivez avec une stomie :

Amour et sexualité pour les personnes vivant avec une stomie, Hollister, 2007, 16 pages.

Intimacy after Ostomy Surgery, United Ostomy Associations of America, 2018, 16 pages, consulté le 11 avril 2019.

Sex and the Single Ostomate, International Ostomy Association, consulté le 11 avril 2019.

J’ai eu une reconstruction mammaire et je n’ai plus les mêmes sensations qu’avant. Est-ce normal?

Oui. Les sensations sont différentes quand un sein est reconstruit. De même, un mamelon reconstruit n’offre plus la même sensation. Il réagira différemment et n’aura pas la même capacité à être excité. Vous pourrez en parler au besoin avec votre chirurgien.

Est-ce que je dois prévoir un moyen de contraception?

Oui. Que vous soyez un homme ou une femme, il est très important d’utiliser un moyen de contraception pendant les traitements si vous avez une vie sexuelle active.

Discutez avec votre médecin du moyen de contraception qui convient le mieux à votre situation.

Pour en savoir plus : La contraception pendant les traitements

Est-ce que je devrai porter un condom? Est-ce que mon partenaire devra porter un condom?

Certaines conditions exigent le port d’un condom :

  • Pour éviter les grossesses car certains traitements peuvent être nocifs pour le fœtus. Si vous êtes une jeune femme, une grossesse est toujours possible avec un diagnostic de cancer, même si votre cycle menstruel devenait irrégulier ou absent. De plus, une grossesse pourrait limiter le type et le moment du traitement. Si vous êtes un jeune homme, il est fort possible que vous demeurerez fertile pendant votre traitement et votre partenaire pourrait devenir enceinte.
  • Si vous est traité par chimiothérapie, il est préférable d’utiliser un condom pendant votre traitement et durant les quelques jours qui suivent. Cela permet d’éviter que les médicaments que vous prenez soient transmis à votre partenaire par les sécrétions vaginales ou le sperme. Parlez-en à votre médecin.
  • Si vous n’êtes pas dans une relation monogame exclusive (c’est-à-dire que vous ou votre partenaire avez d’autres partenaires sexuels), le port du condom permet de diminuer grandement les risques d’infections et les ITSS (infections transmises sexuellement et par le sang). Cette directive est valide pour chaque relation sexuelle pour tout type de relation sexuelle avec pénétration.

Pour en savoir plus : La contraception pendant les traitements

Précautions à prendre à la maison durant la chimiothérapie, CHUM, 2016.

J’aimerais avoir des relations sexuelles mais la douleur m’en empêche. Que faire?

Plusieurs causes peuvent entraîner des douleurs lors de la survenue d’un cancer ou de ses traitements (chirurgie, modification hormonale, effets secondaires de la médication, etc.) Il est important d’en savoir l’origine pour y apporter un soulagement. Discutez-en avec votre médecin.

Pour en savoir plus sur les causes et les moyens de soulager la douleur :

Sexualité, intimité et cancer, Société canadienne du cancer, 2018 (page 73).

Schraub, Simon et Marx, Éliane. Sexualité et cancer: Information destinée aux femmes, Ligue contre le cancer, 2016 (page 15).

Mon partenaire sexuel est atteint de cancer. J’ai peur de lui faire mal depuis que je connais son diagnostic de cancer. Qu’est-ce que je devrais faire?

Il est tout à fait fréquent et normal que vous éprouviez ces craintes. Il est vrai que la douleur peut être présente et avoir de multiples causes, mais elle n’est pas nécessairement présente. Il est important au départ d’être franc. Discutez-en avec votre partenaire même si vous n’êtes pas à l’aise : la personne atteinte de cancer est la mieux placée pour en parler. En cas de douleur, l’équipe soignante de votre partenaire pourra conseiller votre couple.

Je me sens trop fatigué pour faire l’amour. Que faire?

Beaucoup de personnes en traitement contre un cancer ressentent une grande fatigue. Il est important de ne pas vous culpabiliser. C’est normal d’avoir moins envie de faire l’amour quand on est fatigué, qu’on a mal ou qu’on est stressé. Discutez-en avec votre équipe de soins si cela devient trop incommodant. Celle-ci pourra vous aider à connaître la cause exacte de votre fatigue et ainsi vous aider.

N’oubliez surtout pas d’en parler avec votre partenaire! C’est la personne la mieux placée pour vous soutenir. Vous pourrez trouver ensemble des solutions et une façon adaptée de vivre votre sexualité. Les liens suivants vous offrent des conseils pratiques :

Sexualité, intimité et cancer, Société canadienne du cancer, 2018 (page 59).

Rubrique « Sexualité et cancer » en ligne, Société canadienne du cancer, consulté le 15 avril 2019.

Est-ce que je pourrai avoir des relations sexuelles orales pendant mes traitements?

Si les relations orales font partie de vos habitudes, il n’y a pas vraiment de contre-indication. Cependant, certaines précautions s’imposent pour éviter les infections : il est important d’apporter une attention particulière à la propreté de ses organes génitaux.

Toutefois, les relations orales sont déconseillées dans les cas suivants :

  • Pendant et quelques jours après une chimiothérapie (il se peut que les substances utilisées pour votre chimio se communiquent par les liquides corporels à votre partenaire).
  • Si vous avez des plaies à la bouche ou aux organes génitaux.
  • Si vos plaquettes sont basses.
  • Si vous êtes en période de neutropénie.

Soyez vigilant et discutez-en au besoin avec votre équipe de soins.

Est-ce que je pourrai avoir des relations anales pendant mes traitements?

Si les relations anales font partie de vos habitudes, il n’y a pas vraiment de contre-indication. Le port du condom est recommandé en tout temps.
Toutefois, les relations anales sont déconseillées dans les cas suivants :

  • Si vous saignez ou avez des risques de saignements.
  • Si vos plaquettes sont basses.
  • Si vous êtes en période de neutropénie.

Soyez vigilant et discutez-en au besoin avec votre équipe de soins.

Je souffre de sécheresse vaginale et j’ai mal quand j’ai une pénétration vaginale. Comment y remédier?

Certains traitements peuvent diminuer la lubrification vaginale, ce qui peut provoquer de la douleur. Votre médecin pourra vous prescrire des crèmes ou des médicaments pour vous aider.

Vous pouvez aussi essayer un lubrifiant à base d’eau. On l’emploie avant la pénétration. Les lubrifiants sont disponibles en vente libre dans les pharmacies. Votre pharmacien pourra vous aider à le choisir sans parfum, colorant ou produit chimique pour ne pas irriter votre vagin. Il vaut mieux éviter les lubrifiants à base de gelée de pétrole ou d’huile, car ils peuvent provoquer des infections.

Il existe aussi des hydratants qui peuvent réduire la sécheresse. On les applique quelques jours avant une pénétration.

Pour en savoir plus :

Sexualité, intimité et cancer, Société canadienne du cancer, 2018 (page 76).

Depuis mon traitement, j’ai l’impression que mon vagin a rétréci et j’éprouve moins de plaisir. Est-ce normal?

Si vous avez été traitée par radiothérapie ou par chirurgie dans la région pelvienne, il est possible que votre vagin ait rétréci ou raccourci. Cette situation peut s’accompagner d’une diminution du plaisir sexuel. Pour retrouver plus de plaisir lors de pénétration vaginale, on conseille d’étirer les parois du vagin. Pour ce faire vous pouvez :

  • Utiliser un accessoire en forme de tube appelé dilatateur vaginal (ne pas confondre avec les vibrateurs ou les jouets sexuels). Parlez-en avec votre équipe soignante. On pourra vous conseiller sur la taille et la fréquence qui vous conviennent.
  • Avoir régulièrement des relations sexuelles vaginales.

Des formes d’excitation sexuelle comme la masturbation peuvent aussi aider, car elles favorisent la circulation sanguine.

Dans tous les cas, y aller doucement!

En savoir plus :

Sexualité, intimité et cancer, Société canadienne du cancer, 2018 (page 79).

Information sur la dilatation vaginale :

Power, Joanne Power Alfieri Joanne, Luciani Castiglia, Luisa, Votre guide étape par étape. La dilatation vaginale, Centre universitaire de santé McGill. 2018, 14 pages.

Depuis mon traitement, j’ai l’impression que mon éjaculation se fait à l’intérieur. Est-ce que c’est possible?

Oui. On parle alors d’éjaculation rétrograde. L’éjaculation remonte à l’intérieur de la vessie plutôt que de se diriger à l’extérieur. C’est possible dans certains cas très spécifiques, par exemple si vous avez subi une chirurgie qui a nécessité qu’on retire des ganglions situés près des testicules ou une chirurgie reliée au cancer de la prostate. Parlez-en à votre médecin.

J’ai des problèmes d’érection. Est-ce une conséquence directe de mon traitement?

Chez les jeunes adultes, ce sont généralement les effets secondaires du traitement (fatigue, nausée, etc.) et des aspects psychologiques comme l’inquiétude ou la peur de l’échec qui causent les difficultés érectiles.

Bien que cela soit peu fréquent, il est toutefois possible que vos problèmes d’érection soient reliés spécifiquement à votre traitement. Cela dépend du type de cancer et du traitement que vous avez reçu.

  • Chimiothérapie : en règle générale, la chimiothérapie ne devrait pas affecter votre érection.
  • Radiothérapie : lorsque la radiothérapie a été donnée dans la région des organes sexuels, cela peut parfois causer des problèmes d’érection.
  • Traitements hormonaux : ils peuvent abaisser votre niveau de testostérone et causer des problèmes d’érection.
  • Chirurgie : comme les chirurgies des organes génitaux peuvent être très variées, consultez votre médecin (l’ablation d’un testicule ne devrait pas causer de problème érectile).

Votre médecin pourra vous aider à déterminer la cause de votre problème et vous fournir les ressources nécessaires pour y faire face. Au besoin, il vous orientera vers d’autres spécialistes.

Depuis que j’ai été traitée pour mon cancer, j’ai de la difficulté à atteindre l’orgasme. Que faire?

Lorsqu’on a été traitée pour un cancer, la difficulté à atteindre l’orgasme peut avoir plusieurs causes.

  • Vos émotions : toutes les inquiétudes et les peurs qui entourent le cancer et son traitement peuvent modifier votre capacité à atteindre l’orgasme (rappelez-vous que le plus important organe sexuel, c’est le cerveau!) Par exemple, si vous avez peur de ne pas plaire ou encore si vous craignez… de ne pas avoir d’orgasme, cela peut affecter votre capacité à vous détendre et à atteindre l’orgasme;
  • La douleur ou la peur de la douleur : si c’est votre cas, voir la question sur la douleur physique;
  • Une baisse d’œstrogène;
  • La prise de médicaments comme certains antidépresseurs;
  • Certaines chirurgies.

Donnez-vous le temps nécessaire pour apprivoiser les nouvelles sensations de votre corps.

Si vous avez un partenaire sexuel, n’hésitez pas à lui en faire part. Peut-être découvrirez-vous ensemble ce qui pourrait vous aider : la communication reste une des clés d’une vie sexuelle épanouie.

Votre médecin ou votre infirmière-pivot vous aidera à mieux déterminer ce qui cause votre difficulté et vous fournir des pistes de solutions. Au besoin, on vous orientera vers un sexologue ou un sexothérapeute.

Pour en savoir plus :

Sexualité, intimité et cancer, Société canadienne du cancer, 2018 (page 55).

J’aimerais rencontrer quelqu’un. Est-ce encore possible?

Oui, absolument. En 2018, une étude a montré que chez les jeunes adultes, il n’y a pas de différence entre le désir de fréquenter une personne qui a développé un cancer et une personne sans cancer.

Si vous vous sentez bien durant le traitement, pourquoi pas? Par contre, beaucoup de personnes n’ont pas le goût de vivre de nouvelles situations quand elles sont en traitement et immédiatement après. Si vous ressentez encore des effets secondaires importants ou si vous devez vous adapter à un changement corporel, ce n’est peut-être pas le bon moment. Ne forcez pas les choses : il vaut mieux être bien avec soi-même si on veut rencontrer la bonne personne. N’oubliez jamais que votre santé doit passer avant tout.

C’est à vous de décider quand vous serez prêt à fréquenter de nouvelles personnes. Commencez doucement. C’est normal de se sentir nerveux lorsqu’on a reçu un diagnostic de cancer et qu’on désire rencontrer un partenaire. Après tout, même sans être atteints de cancer, la plupart des gens sont intimidés dans cette situation… Rappelez-vous aussi que cancer ou pas, il y a des rencontres qui ne marchent pas, alors pas de panique! Restez positif!

Pour en savoir plus :

Dating and New Relationships: During and After Cancer, CancerCare, consulté le 24 mai 2019.

On n’est jamais trop jeune: information et soutien psychosocial pour les jeunes femmes atteintes d’un cancer du sein, Réseau canadien du cancer du sein, 60 pages (page 35).

Nouvelles relations, Société de leucémie et lymphome du Canada.

Empruntez ce livre gratuitement :
Maxwell, Tracy. Being single, with cancer: a solo survivor’s guide to life, love, health and happiness, Demos Medical Publishing. New-York, 2014, 195 pages.

Visionnez ces vidéos :
Dating and Sexuality, Cancer.net, consulté le 24 mai 2019.

Si vous vivez maintenant avec une stomie :
Sex and the Single Ostomate, International Ostomy Association, consulté le 28 mai 2019.

J’ai rencontré quelqu’un et j’ai l’impression que ça pourrait aller plus loin. Quel est le bon moment pour lui parler de mon cancer?

Il n’y a pas de moment qui conviendra à tous. C’est à vous de décider quand vous en parlerez. Certaines personnes préfèrent en parler dès la première rencontre. D’autres préfèrent développer une relation de confiance avant de le faire. Quoi qu’il en soit, si vous sentez que votre relation devient sérieuse, il vaut toujours mieux être honnête. Même si vous craignez la réaction de l’autre, restez positif. Il n’est toutefois pas impossible que la personne se retire de la relation après votre confidence : vous saurez alors que cette personne n’est pas pour vous.

Conseils pour choisir quand et comment en parler :

Quand dire à quelqu’un que vous êtes un survivant au cancer, Société canadienne du cancer, consulté le 18 juin 2019.

Dating and Intimacy, Cancer.Net, consulté le 18 juin 2019.

Cancer, Sex, and Single Women, American Cancer Society, consulté le 18 juin 2019.

Mon corps a changé depuis mes traitements et je me sens moins désirable. Que puis-je faire?

L’image qu’on se fait de notre corps influence toujours notre façon de vivre notre sexualité. Si vous avez subi une chirurgie et que vous avez des cicatrices, si vous avez perdu vos cheveux ou que vous avez pris ou perdu beaucoup de poids, il est fort possible que vous ne perceviez plus votre corps comme avant. Cela peut affecter le sentiment d’être désirable, que vous ayez un partenaire ou non.

Essayez de ne pas vous comparer. Vous êtes unique et il n’y a pas de raison de ne pas être aussi désirable même si votre corps a subi des changements que vous n’avez pas choisis.

Prenez le temps d’accepter les changements physiques que le cancer et son traitement ont apportés, de vous y habituer. Votre corps a affronté un cancer, vous pouvez en être fier! Cette acceptation est importante pour retrouver votre confiance.

Si vous avez un partenaire, parlez avec lui. Le simple fait d’en parler peut souvent faire tomber bien des inquiétudes. Soyez honnête, dites-lui ce que vous ressentez.

Retrouver votre estime corporelle ne se fera pas nécessairement tout seul. Sachez que la peur et l’anxiété sont des sentiments légitimes dans une telle situation. Trouvez des façons de vous sentir désirable. Parfois, adapter sa façon de s’habiller ou de se maquiller est aidant. Plusieurs personnes apprécient de porter des vêtements ou des sous-vêtements qui les mettent en valeur, par exemple. Mettez l’accent sur les sensations agréables que vous procure votre corps, et surtout, prenez patience!

Si vous n’y arrivez pas, ou si le moral n’y est pas, parlez-en à votre équipe de soins. Vous aurez peut-être besoin d’un professionnel pour vous donner un petit coup de pouce, il n’y a rien de mal à cela. Plusieurs personnes ont vécu des difficultés à s’adapter aux changements physiques et plusieurs hôpitaux offrent les services d’un psychologue ou d’un sexologue.

N’oubliez jamais le but à atteindre : vous retrouver et retrouver la vie!

Pour des façons d’être mieux avec son corps :

Sexualité, intimité et cancer, Société canadienne du cancer, 2018 (pages 82 et suivantes).

Coping with Changes to Your Body as a Young Adult, Cancer.net, consulté le 18 juin 2019.

Rubrique Sexualité et cancer du sein en ligne, Fondation du cancer du sein du Québec, consulté le 18 juin 2019.

Rubrique Self image and sexuality, Cancer.net, consulté le 18 juin 2019.

Vidéo de la conférence Cancer et sexualité au féminin, ACEQ.

Depuis l’annonce de mon cancer et le début de mes traitements, le sexe ce n’est plus comme avant! Est-ce normal?

Oui, c’est normal. Vous avez probablement subi des changements physiques et psychologiques importants, et cela dans toutes les sphères de votre vie. N’oubliez pas que votre cerveau vit beaucoup de nouveaux apprentissages. Ils viennent modifier à tort ou à raison votre façon de penser, d’agir et de ressentir. Rien d’étonnant à ce que votre vie sexuelle soit affectée pendant un certain temps! Il faut vous donner du temps pour tout apprivoiser. Pour la plupart des personnes, tout devrait revenir comme avant.

Voici quelques conséquences psychologiques et physiques du cancer qui influencent souvent notre façon de vivre notre sexualité (il y en a beaucoup d’autres) :

N’oubliez surtout pas que votre partenaire est là, parlez-en avec lui, il pourrait vous aider à calmer vos craintes. Et surtout, il comprendra mieux tout ce que vous vivez.

Certaines personnes arrivent difficilement à retrouver la vie sexuelle qu’elles avaient avant le cancer. Encore une fois, diverses causes, tant physiques que psychologiques, peuvent expliquer cette difficulté. Et si jamais votre sexualité ne revenait plus jamais comme avant? Cela ne signifie pas que vous ne pourrez plus jamais avoir une sexualité et une intimité satisfaisantes. Vous pourrez réinventer votre façon de vivre votre intimité et votre sexualité en développant d’autres techniques, en apprenant à utiliser certains accessoires, ou en trouvant des positions alternatives, par exemple.

Quoi qu’il en soit, si les répercussions du cancer sur votre vie sexuelle vous dérangent, dépassez les tabous et n’hésitez pas à en discuter avec votre équipe de soins. Après tout, ils sont tous soumis au secret professionnel! Ils pourront vous guider ou vous aider à trouver un professionnel qui saura vous aider. Plusieurs hôpitaux offrent les services d’un sexologue ou d’un psychologue spécialisés en oncologie.

Pour en savoir plus :

Cancer et intimité, Fondation contre le cancer, 2018.

J’ai un cancer avancé. Une vie sexuelle est-elle encore possible?

Oui, bien sûr. La sexualité fait partie de notre identité. Quelle que soit l’étape de votre vie, vous pourrez toujours trouver une façon de l’exprimer. Cependant, on ne peut pas prévoir comment le cancer avancé affectera votre vie sexuelle.

Une adaptation est souvent nécessaire selon votre état physique et psychologique. Vous aurez peut-être besoin de développer de nouvelles façons de donner et de recevoir du plaisir sexuel. La sexualité ne se limite pas à une relation avec pénétration. Elle peut prendre plusieurs formes. Si une relation sexuelle avec pénétration n’est plus possible, il existe d’autres façons de satisfaire votre besoin de sexualité et d’intimité. N’hésitez pas à explorer d’autres avenues. La masturbation (seul ou avec votre partenaire), les caresses, les massages ou toute autre activité érotique pourront vous aider à continuer à vivre votre sexualité.

Pour en savoir plus :

Sexualité et fertilité, Vivre à fond, consulté le 10 juin 2019.

Vous avez d’autres questions?

D’autres questions vous tracassent? Pensez toujours en premier lieu à en parler à votre équipe de soins. Ces professionnels sont là pour vous et ils sont les plus habilités à vous épauler.

La lecture et les documents audio peuvent vous aider à formuler vos questions, vous permettre d’aller plus loin dans votre compréhension, ou encore vous ouvrir à d’autres réalités. La bibliothèque de la Fondation québécoise du cancer vous propose plusieurs ressources documentaires qui abordent la sexualité et le cancer. Consultez à cet effet notre catalogue électronique. Plusieurs documents y sont accessibles en ligne ou en format PDF en 1 clic! De plus, les livres peuvent être empruntés en faisant directement une demande sur le site-même de la bibliothèque : cliquez sur réserver, et on vous envoie gratuitement le livre par la poste. On inclut même dans l’envoi une enveloppe pré-affranchie pour le retour. Aucuns frais!

Quelques suggestions :

Livres

Katz, Anne. Woman cancer sex, Oncology Nursing Society, 2009, 176 pages.

Katz, Anne. Man cancer sex, Oncology Nursing Society, 2010, 169 pages.

Landry, Sébastien. Cancer et sexualité: si on en parlait ! De l’adolescence à l’âge adulte, Éditions In Press, 2018, 135 pages.

Maxwell, Tracy. Being single, with cancer: a solo survivor’s guide to life, love, health and happiness, Demos Medical Publishing, 2014, 195 pages.

Rosenthal, Kairol. Everything changes : the insider’s guide to cancer in your 20s and 30s, John Wiley and Son, 2009, 247 pages.

Vidéos

Cancer et sexualité au féminin, ACEQ, 2015.

Dating and Sexuality, Moving forward videos series for Young Adults with Cancer, Cancer.Net, consulté le 18 juin 2019.

Let’s Talk About Sex (and Breast Cancer), Let’s Talk About It Video Series for Young Women, consulté le 18 juin 2019.

Brochures en format électronique

Cancer et intimité, Fondation contre le cancer, 2018.

On n’est jamais trop jeune : information et soutien psychosocial pour les jeunes femmes atteintes d’un cancer du sein, Réseau canadien du cancer du sein, 2018.

Schraub, Simon et Marx, Éliane. Sexualité et cancer : Information destinée aux femmes, Ligue contre le cancer, 2016.

Schraub, Simon et Marx, Éliane. Sexualité et cancer : Information destinée aux hommes, Ligue contre le cancer, 2016.

Sexualité, intimité et cancer, Société canadienne du cancer, 2018.

 

Vous pouvez aussi appeler les documentalistes de la Fondation pour d’autres suggestions de lecture au : 1 800 363-0063.

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