Il y a 7 ans, alors âgée de 32 ans, je recevais un diagnostic de oligodendrogliome de bas grade – une tumeur de 7 centimètres logée dans mon cerveau – décelé suite à une crise d’épilepsie partielle. Le choc a été d’autant plus grand qu’il n’y avait aucun antécédent dans ma famille ni de symptômes précurseurs de la maladie. J’étais juste une maman bien occupée, entre ma vie de famille et mon travail.
Quand ce genre de choses t’arrivent, il te reste deux options : vivre dans la peur et la douleur ou vivre dans l’amour et dans la gratitude. Et moi j’ai choisi cette dernière option. Je suis toujours restée positive.
L’annonce de mon cancer à mon entourage a été difficile, car c’est la famille au complet qui est touchée. La première chose à laquelle j’ai pensé? Mes enfants. Je ne voulais pas leur montrer que j’étais malade, je voulais leur épargner ma douleur. J’avais surtout peur de ne pas les voir grandir, alors que mon dernier avait tout juste 3 ans à l’époque. Il y a eu aussi l’annonce à mes parents. Apprendre que leur enfant est malade les a beaucoup ébranlés.
J’ai vécu 5 ans sans chirurgie ni traitements. C’est durant ces années-là que j’ai appris l’existence de la Fondation québécoise du cancer, par mon infirmière-pivot. Après avoir visité leurs locaux au Centre régional de Gatineau, j’ai décidé d’y faire du bénévolat.
Puis, l’an passé, après beaucoup de recherches sur le sujet et d’échanges avec des professionnels de la santé, j’ai finalement pris la décision de me faire opérer (sous chirurgie éveillée!) à l’Hôpital Fleurimont à Sherbrooke par le renommé Dr Fortin.
Demeurant en Outaouais, j’ai donc dû faire le déplacement jusqu’en Estrie, avec mon père et ma sœur, qui sont venus m’accompagner. La veille de l’opération, j’ai été logée à l’Hôtellerie de la Fondation québécoise du cancer en Estrie, qui est directement liée à l’hôpital. J’ai pu séjourner dans la chambre à Félix, conçue spécialement pour les jeunes adultes. Elle était magnifique, un beau cadeau avant l’opération. C’est comme ça que j’ai appris l’histoire de Félix, qui m’a particulièrement touchée.
Mon père et ma sœur ont aussi été logés à la Fondation, pendant une semaine, alors que j’étais à l’hôpital. Car la Fondation héberge aussi les proches, et ça, ça n’a pas de prix!
Ils n’ont que des bons mots pour la Fondation. Les services offerts étaient exceptionnels, les lieux propres, l’accueil chaleureux, le personnel attentif. La Fondation a été pour nous ce petit bijou sur notre route pendant une situation si particulière. Le support qu’elle a apporté à ma famille est immense. Ils ont pu verbaliser leurs émotions avec d’autres résidents qui vivaient la même chose et avec les employés, alors qu’ils se sentaient démunis et impuissants face à ma maladie.
La Fondation nous a aussi offert une mine d’informations, tant pour mes proches que pour moi.
La chirurgie médiatisée – 20 personnes étaient présentes dans la salle d’opération dont une équipe de tournage de Radio-Canada! – s’est bien déroulée. Après une période de convalescence, j’ai repris ma vie là où je l’avais laissée, à Gatineau, près de mes trois enfants. Plus que jamais, je trouve la vie extrêmement belle!
Aujourd’hui, je peux dire que le cancer ne m’a pas changée, il m’a ramenée à qui je suis. Et bien que personne ne vit la maladie de la même façon, j’essaie d’aider des gens qui passent par la même épreuve et de leur insuffler une manière positive de la vivre, comme la Fondation l’a si bien fait pour moi et mes proches.