Témoignage de Julie Perreault

Témoignage de Julie Perreault

Nous sommes en mai 2016. Julie a 36 ans et est alors enceinte de son deuxième enfant. Elle a tous les symptômes qu’elle connaît si bien pour les avoir déjà eus, lors de sa première grossesse. Cependant, sa vie bascule au moment où le diagnostic tombe…

Après plusieurs semaines de douleurs abdominales très intenses, Julie passe une échographie qui va alors révéler qu’elle a une maladie trophoblastique. On lui annonce qu’elle a une môle, ce qui signifie que sa grossesse est anormale.

Les professionnels de la santé de l’hôpital de Rouyn-Noranda, où elle est traitée, lui expliquent alors qu’elle a besoin au plus vite d’un curetage et qu’il peut y avoir développement d’un cancer.

« C’est comme si le rêve tournait au cauchemar », explique Julie. Dans la même journée, son taux d’hormone baisse ce qui est bon signe puis réaugmente deux semaines plus tard, ce qui est anormal. En raison de la complexité de ce diagnostic et de la non-existence de spécialistes en la matière à Rouyn-Noranda, un travail en étroite collaboration avec l’équipe du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) se met alors en place. « J’ai été mise en contact avec Magali Breguet, infirmière coordonnatrice et IPO au CHUM qui a été ô combien extraordinaire », se souvient Julie. Alors que j’étais des plus stressée quant à la situation, Magali se voulait rassurante. Elle m’informait au fur et à mesure, était présente en tout temps malgré la distance et s’assurait que toutes les recommandations du CHUM étaient appliquées par l’équipe soignante ».

Julie ne tarit pas d’éloges au regard de la très belle collaboration qu’il y a eue entre les équipes du CHUM et de l’hôpital de Rouyn-Noranda.

Elle reçoit un premier traitement qui lui crée beaucoup de fatigue et de nausées alors que son problème d’hormones persiste. Elle a alors un deuxième traitement plus important avec une chimiothérapie plus forte puis un troisième traitement avec une chimiothérapie encore plus forte, la « grosse bertha », comme elle l’appelle. À ce stade-ci, Julie a besoin d’une grande préparation psychologique avec Magali. « Je commençais vraiment à avoir beaucoup de craintes. Je voulais juste guérir. Je n’ai pas eu le temps de faire beaucoup le deuil du bébé que je pensais avoir car j’avais vraiment très peur de la maladie et j’étais très stressée quant à la situation qui ne semblait pas s’améliorer. Magali a été très significative notamment durant cette période difficile. Nous avons pu avoir de longues conversations qui m’ont permis d’être davantage rassurée et même encouragée malgré les nouvelles parfois difficiles », raconte Julie.
En outre, Magali est aussi là pour répondre aux questions et préoccupations qu’a la maman de Julie. « Cela a été très bénéfique pour nous deux », confie-t-elle.

À compter de mars 2017, soit près d’un an après le diagnostic, Julie récupère. La dernière chimiothérapie qu’elle a eue a été lourde. Elle reste quasiment un mois sans bouger. Elle ressent alors des moments de fatigue et se sent encore quelque peu stressée puisqu’en raison de sa résistance au cancer, il lui faut compter de nombreux suivis pour s’assurer que les hormones ne remontent pas. La rémission est dans son cas à envisager après deux ans.

Au regard de toute cette épreuve qu’a traversée Julie, cette dernière ressent aujourd’hui le besoin d’en parler afin d’aider les autres. Elle se dit extrêmement choyée d’avoir été aussi bien entourée et pense à celles qui peuvent se retrouver seules dans le cadre de cette difficile épreuve. Elle aurait aussi beaucoup apprécié pouvoir en parler avec quelqu’un qui aurait traversé la même épreuve. Julie fait donc désormais partie des bénévoles de la Fondation québécoise du cancer pour le jumelage téléphonique. Cela lui permet de partager son vécu et d’être à l’écoute de jeunes femmes qui vivent cette douloureuse expérience; de les soutenir.

Aujourd’hui, Julie est en rémission. Elle reprend le travail de façon progressive et a décidé d’avoir d’autres projets que celui de devenir de nouveau maman. Elle peut enfin mettre cette épreuve derrière elle.

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