Lorsque j’ai reçu mon diagnostic de cancer à l’automne 2015, j’ai très vite affirmé que je comptais bien construire de belles choses avec les pierres qui encombraient mon chemin de vie.
C’est pourquoi j’ai accepté de collaborer de façon étroite avec la Fondation québécoise du cancer, et tout particulièrement au Programme à Félix. Notamment sur le projet des capsules témoignage que nous avons l’honneur de vous présenter maintenant.
Ce projet de capsule m’a amené à passer devant la caméra et d’être directement en contact avec les intervenants pour aborder des enjeux importants pour les jeunes adultes qui vivent le cancer. Ce passage de l’autre côté de la caméra ne s’est pas fait sans appréhension car depuis mes traitements, je doute beaucoup de mes capacités intellectuelles et physiques, puisque je n’ai toujours pas recouvré mon énergie débordante d’avant mes traitements. Mais j’ai pu constater que ma motivation et mon implication sans retenue dans ce que j’entreprends sont restés intacts.
J’étais donc à la fois nerveuse et excitée puisque ce projet marquait aussi le premier pas de mon retour au travail après presque 18 mois d’arrêt!
J’avoue aussi que j’avais une certaine gêne par rapport à mon image physique car je n’ai toujours pas apprivoisé ma nouvelle coupe de cheveux post-chimiothérapie. Mais je me dis que si les gens s’arrêtent à mon apparence, alors c’est que j’aurais échoué dans mon intention.
Une autre préoccupation que j’avais en commençant ce projet, c’était les effets secondaires à long terme que les chimiothérapies ont eu sur mes fonctions cognitives. Ma capacité de concentration et ma mémoire ont changé mais ce projet m’a permis de me rassurer sur le fait que je suis encore capable d’être articulée et qu’il suffisait de stimuler un peu ma mémoire pour qu’elle ne me fasse pas défaut.
Rencontrer et échanger avec d’autres personnes qui ont vécu ou vivent aujourd’hui des épreuves face au cancer m’a fait beaucoup de bien. Cela m’a confirmé que j’avais bien cerné les enjeux, les besoins et les réalités des jeunes adultes atteints d’un cancer, et ceux de leurs proches aussi.
Être dans l’action et la concrétisation de mes intentions est pour moi un bon remède à l’anxiété post-traitements, un bon outil pour mieux m’adapter à ma vie après le cancer, et aussi une belle façon de se sortir de l’isolement post-traitements.
J’espère vraiment que ces capsules seront le début d’une série qui nous permettra, par le biais du Programme à Félix de la Fondation québécoise du cancer, de faire changer les choses auprès des services offerts aux patients et leurs proches.
Il y a ceux qui vivent pour que leur présence se remarque, d’autres pour que leur absence se ressente. Moi je vis pour faire une différence!
Pour finir, comme j’avais dit à mon médecin au début de mon aventure avec le cancer : il parait que les emmerdes viennent en grappes. Moi j’ai hérité du vignoble au complet alors je compte bien que la cuvée soit bonne.
À bientôt, j’espère!
