C’est vrai que je suis forte. Mais je reste humaine…

Par Vanessa Boisset


« Les gens disent de moi que je suis une jeune femme forte. Très forte. Alors lorsque j’ai reçu un diagnostic de cancer à 36 ans, ces gens-là sont restés confiants car ils pensaient que j’avais ce qu’il faut pour faire face à cette épreuve de vie, malgré que je sois aussi maman célibataire de 2 jeunes enfants, travailleuse autonome et sans famille à proximité.

C’est vrai que je suis faite forte. Et que j’en ai déjà relevé des défis de taille par le passé. Mais je reste humaine…

Alors c’est sans honte que je vous l’avoue, pendant mes traitements contre le cancer, j’ai pleuré. Souvent. Malgré ma capacité à encaisser les coups. Malgré mon approche très positive et résiliente de la maladie. J’ai pleuré. Non pas parce que j’étais triste, mais parce que j’étais fatiguée d’être forte, seule. Parce que les traitements m’ont fait vivre des montagnes russes émotionnelles. Parce qu’il y avait beaucoup de hauts, et il y avait aussi des journées plus difficiles. Jusqu’au jour où je suis descendue si bas, que je n’ai pas trouvé la force de me relever sans aide.  Je me suis sentie dépassée par les événements. Et c’est ajouté à ma détresse, la culpabilité d’être plus capable de faire front. J’étais émotionnellement et psychologiquement fissurée de partout, et sur le bord de craquer.

Avec beaucoup d’humilité, j’ai donc pris l’initiative de demander de l’aide à la travailleuse sociale de l’hôpital où je suis traitée et j’ai demandé à consulter une psychologue pour m’accompagner dans mes défis émotionnels face à la maladie.

Je suis contente de l’avoir fait.

Sachez que ce n’est pas une marque de faiblesse que de savoir reconnaitre qu’on a besoin d’aide, à un moment donné, dans une épreuve aussi lourde à gérer que la maladie. Au contraire, c’est une preuve de maturité. Il faut se rappeler que personne ne peut faire le cheminement imposé par la maladie à notre place. Pour autant, personne ne devrait s’obliger à faire ce chemin de guérison seul!

Alors délestez-vous de la honte, de la peur et de la culpabilité et n’hésitez pas à demander un soutien social et psychologique pour vous aider à passer au travers de la maladie. Et rappelez-vous qu’il n’est jamais trop tard! »

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